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Oasis Nature paysanne : la biodiversité s'invite dans toutes les strates !




Que ce soit vu de drone ou au microscope, NUSGO, cette micro-ferme paysanne labellisée Nature & Progrès, située à 500 mètres d’altitude dans les collines en Provence-Luberon (84), se veut un laboratoire de la (bio)diversité, en réponse aux grands maux de notre siècle. « Mais peut-être sommes-nous d’incorrigibles utopistes ? ». C’est la question que se pose Axel, gérant de cette ferme paysanne et nouveau membre du réseau Oasis Nature, qui nous livre ici son témoignage. Un oiseau survolant notre ferme pour l’étudier, découvrirait une forêt s’étendant sur deux hectares (la moitié de notre parcelle) et quelques haies diversifiées. Il serait surpris de voir des poulettes bigarrées s’égayer entre les arbres et les oliviers. Avec son œil d’aigle, il discernerait des mulots dans les zones laissées volontairement en friches et, s’il s’approche un peu plus, il pourrait même happer de force bestioles volantes et trébuchantes naviguant entre les herbes folles et les planches potagères. Car oui, quand même, produire un peu de nourriture, c’est la base de notre activité ! Quand nous nous sommes installés sur cette prairie, loin de nous l’idée d’avoir des rangs monomaniaques de courges, de lavande ou d’oignons. Quelle hérésie ! Contrairement aux lois du marché et du productivisme, nous avons mixé les cultures, et ce, à plusieurs niveaux. Voici quelques exemples :

  • Entre les fruitiers, sur la ligne, des aromatiques.

  • Entre les lignes d’arbres, du maraîchage (agroforesterie).

  • Dans l’aspergeraie, une aromatique en intercalaire entre les plants d’asperges.

  • Et finalement, dans les planches potagères, un joyeux bazar fait d’aromatiques vivaces et annuelles, des fleurs comestibles, des légumes feuilles, racines et fruits !


Pour nous, la biodiversité s’articule autour d’un large choix d’espèces, mais pas nécessairement de variétés. Ainsi, nous avons toutes sortes de fruitiers (abricots, cerises, pommes, amandes, prunes, pêches, raisin…), de légumes et d’herbes (verveine, absinthe, hysope, lavande, romarin, immortelle, santoline, sauge, fenouil…). Par contre, nous ne cultivons que cinq ou six variétés de tomates sélectionnées en fonction de notre sol et de notre climat. Notre oiseau serait ravi, vous ne trouvez pas ? Pourtant, à ce stade, il n’aurait rien vu de la biodiversité, car elle se situe principalement à l’abri des regards, dans le sol. C’est là que fourmillent des milliers de vers de terre, cloportes, insectes, champignons et bactéries, formidables convertisseurs de carbone en azote (et autres minéraux) indispensables aux plantes. Pour leur rendre la vie plus douce, nous apportons en surface une belle quantité de « mulch » d’origine variée : paille, sainfoin, broyat, feuilles mortes, tonte fraîche. Et surtout, nous ne triturons pas le sol : pas de pioche, de bêche, de motoculteur ou de tracteur chez nous ! Pas même une grelinette ! On ne touche à rien pour ne pas détruire les fragiles structures argilo-humiques que ces bestioles ont savamment construites.

La (bio)diversité, c’est aussi l’étalement des risques. Quand un producteur de cerises pleure qu’il a tout perdu à cause du gel, nous, nous ne pleurons que les pertes de nos quatre ou cinq cerisiers, mais nous avons toutes les autres productions qui nous sauvent la mise. Résilience ! Afin de limiter notre empreinte carbone, nous avons opté pour une approche locale et globale #delagrainealassiette ! Ainsi, c’est directement dans notre petit laboratoire que nous transformons nos tomates en ketchup, nos pommes en chutney, nos aromatiques en infusions et bien d’autres choses encore !





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